Journal télévisé : Information première

Information première, le journal télévisé de la première chaîne du jeudi 8 octobre 1970 à 19 h30 consacre un reportage en noir et blanc au retour de Barbara à la scène parisienne. Information première suit le jeu Qui et quoi ? et précède La vie des animaux.

En février 1969 à l'Olympia elle voulait faire autre chose. Début 1970 elle joue Madame au Théâtre de la Renaissance. La pièce reste seulement un bon mois à l'affiche. Au printemps elle enregistre un 33 tours avec le titre iconique L'aigle noir et part ensuite en tournée en France.

Elle reçoit chez elle rue Michel Ange dans le grand salon du premier étage le journaliste et les cameramen. Assise dans son roccking chair, cigarette à la main elle répond aux questions de Christophe Izard, puis de lève, se déplace dans son univers quotidien entourée d'affiches des années folles. Un scottich terrier noir se promène dans la pièce.

Assise dans son rocking chair, elle chante le début de L'aigle noir sur la bande musique de l'enregistrement studio du 33 tours.

Elle revient au tour de chant ce soir sur la petite scène de La Tête de l'art. Le public lui manque. Elle propose un tour de chant ne comprenant pas Nantes, Dis quand reviendras-tu ?, Une petite cantate.

Interview :

- Vous avez annoncé votre départ de la chanson.

- Non. J’ai annoncé que j’abandonnais un système, une manière de travailler. J’ai jamais dit que je quittais la scène.

D’abord je suis partie au moment où les choses allaient le mieux pour moi si vous voulez. J’ai annoncé cette chose-là à ce moment là. Vous voulez dire un constat d’échec de quoi ?

- Vous avez voulu changer, vous avez voulu laisser la chanson…

- Non. Non je n’ai pas laissé la chanson. J’ai abandonné une façon de travailler qui était justement une espèce de fonctionnariat, comme un fonctionnariat. Je dis je ne veux plus faire tous les ans un disque, tous les ans un music-hall, revenir tous les ans dans une même ville à la même heure… Ça je ne veux pas parce que c’est une espèce de malhonnêteté qui s’installe, une espèce de facilité.
J ‘ai dit je ne veux pas continuer. Je veux recommencer à faire autre chose. Alors j’ai fait cette pièce et je recommencerai à faire une pièce. Maintenant je chante et puis voilà. Je veux dire que je veux faire ce que j’ai envie de faire comme j’ai envie de la faire.

- Mais en quoi ce que vous allez faire là est différent du système que vous refusez ?

- Eh bien au moment où j’ai annoncé ça je n’avais aucune idée de chanson et pas du tout de chanson nouvelle et pas du tout envie d’écrire des chansons. Et j’ai des chansons nouvelles, j’ai écrit des chansons.
Déjà si vous voulez c’est différent dans la mesure où je reviens avec des chansons complètement nouvelles. C’est différent parce que c’est le cabaret. Il y avait très longtemps que je n’avais pas chanté au cabaret. Et puis j’ai envie de chanter. Et là j’avais plus envie.

- Alors dans la chanson qu’est ce que vous allez faire et ne pas faire ?

- Ah je n’en sais rien du tout. Y a pas de loi . Je vous parle de ma façon de faire ce métier. Y a pas de loi à faire ou ne pas faire.
On peut tout faire vous savez. On peut tout faire si on est sa propre vérité . On peut tout faire, ce qui est important c’est de ne pas tricher et de continuer à être amoureux, de ne pas cesser de croire. J’ai senti que le public était, se sentait si vous voulez se sentait frustré ou triste. Ça je ne veux pas, ça je ne veux pas.

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