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 Nantes, lundi 21 décembre 1959,
la pluie tombe, Barbara sort du train en provenance de Paris.
En fin de matinée, alors qu'elle se
reposait rue de Vitruve le téléphone sonne.
Elle écoute la voix. Elle raccroche, devient blême, griffonne un mot à
l'attention de sa mère : "Mon père est mort à Nantes, je pars".
En hâte elle prend le train pour Nantes.
Sous un ciel gris elle
découvre
une ville, se dirige vers la morgue de l'hôpital St
Jacques où son père repose. Son père avait quitté Paris, la rue de
Vitruve, il y a dix
ans. Il n'avait donné depuis aucun signe de vie à sa famille. Elle le
retrouve dans ce lieu
lugubre et froid. Les formalités administratives accomplies, elle tient
à en savoir plus sur la vie de ce père disparu depuis 1949. Dans un
café du centre ancien de Nantes, elle rencontre Monsieur Paul. Ses amis
appelaient
son père Monseigneur à cause de son port altier. Pourtant il menait une
vie dans la marge. Elle apprend que son père l'avait vue à la
télévision lors de son premier passage l'année dernière. Il était fier
d'elle.
Retour
à Paris. Le patron du cabaret L'Amiral lui prête la somme nécessaire à
l'enterrement. Elle regagne la rue de Vitruve. Son frère Claude
l'attend, il tient à venir avec elle à Nantes.
Avec son frère
ils couchent leur père au chaud de la terre du cimetière de la
miséricorde (section AH 9/9) de Nantes le 24 décembre. Son père
résidait 2 rue de l'Echelle dans le centre ville de Nantes.
Le lendemain soir elle chante à L'Écluse.
Le 28 décembre 1959 elle écrit sur une feuille : Il pleut sur Nantes
Donne moi la main
Le ciel de Nantes
Rend mon cœur chagrin Le temps
passe. En 1962 une mélodie lui vient sur les mots jetés sur le papier
trois ans plus tôt.
Lundi 4 novembre 1963 à la veille de se produire au Théâtre des Capucines
dans le cadre des Mardis de la
chanson, les mots affluent. Elle écrit, elle écrit.
Quelques heures avant son tour de chant elle marche dans le
Théâtre des Capucines, ses feuilles à la main, et d'un feutre elle noircit les feuilles, rature, déchire, recommence....  Le
soir tombe, le spectacle va commencer. Pour la première fois elle
interprète Nantes. Nantes est née. C'est le triomphe. Sa mère, sa sœur
et ses frères présents dans la salle apprécient la chanson. Cette
première version ne sera jamais gravée sur disque telle que. Il faut
attendre 2017 pour retrouver cette version jusqu'alors inédite sur
disque dans un coffret de trois disques.
Barbara signe le bulletin de déclaration Nantes pour la SACEM le 23 décembre 1963. La SACEM reçoit le bulletin le 7 janvier 1964 et l'enregistre le 10 janvier.
Le 5 février 1964 Barbara enregistre sur le
titre au studio Saussier Leroy.
La version voix enregistrée se retrouve dans le 33 tours Barbara chante Barbara et le 45 tours paru chez CBS.
Et
depuis à chaque spectacle en public, Nantes figure au répertoire. A
Bobino en 1966 elle interprète Nantes. Elle interprète Nantes lors de
l'Olympia 1969
, [voir le disque où figure cet enregistrement], théâtres des variétés, [voir le disque où figure cet enregistrement], Pantin 1981, [voir la vidéo où figure cet enregistrement], Châtelet 1987, [voir le disque où figure cet enregistrement], Mogador 1990
, [voir le disque où figure cet enregistrement] et Châtelet 1993, [voir le disque où figure cet enregistrement].
22
mars 1986, le lendemain de la représentation de Lily passion à Nantes,
Barbara assiste avec Gérard Depardieu à l'inauguration de la rue de la
grange au loup à Nantes. Cette rue est dans un quartier neuf de la
ville [vers une promenade rue de la grange au loup]. Elle est émue. |
