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En janvier 1965 s’ouvre une nouvelle boite à chansons à Montréal au 1474 rue sainte Catherine. Le duo composé de Yves Blais (1931-1998) chercheur de talents et Percival Bloomfield (1935-2002) administrateur lance Le Patriote La lourde porte d’entrée en bois s’ouvre sur la rue sainte Catherine. Après avoir gravi deux étages par un escalier de ciment brut encadré d'une rampe de fer s’ouvre la salle. Des filets de pêche tendus courent au plafond, des tables et chaises de bois, un sol en parquet, une petite scène avec au fond une toile tendue où s’inscrit le nom de la salle invitent les 300 spectateurs au spectacle. Au cours des soirées, les clients consomment des boissons servies à table. Cette salle recevra la chanson française par les passages de : Barbara, Gilbert Bécaud, Frida Boccara, Pierre Brasseur, Eddie Constantine, Jacqueline Dulac, Marie Laforêt, Nana Mouskouri, Serge Reggiani, Michel Simon, Marina Vlady... A l’étage supérieur, s’ouvrira en mai 1965 une seconde salle de spectacle de 170 places : Le Patriote d’en haut. Par la suite deviendra la boite à Clémence en hommage à Clémence Desrochers chanteuse et comédienne. Le 17 juin 1967 le Théâtre de la Sablière s’ouvre par concert de Gilles Vignault. Puis en 1970 les fondateurs du patriote de Montréal loue la salle pour devenir le Patriote Sainte Agathe. Dans les années 80, Le Patriote sainte Agathe se tourne vers le théâtre. En mai 1980 Le Patriote sainte Catherine ferme ses portes. Yves Blais et Percival Blommfield continue l’aventure du Patriote sainte Agathe. Yves Blais meurt en 1998, Percival Bloomfield dirige le lieu jusqu’à sa mort en 2002. Guy Lamarre reprend les rênes du lieu. En mars 2022 aidé par les collectivités locales la direction rénove la salle. Le Patriote sainte Agathe poursuit sa route de spectacles en spectacles. Au 1474 rue sainte Catherine, le complexe Sky Pub Club occupe les locaux du Patriote sainte Catherine.
1970, après l’échec de Madame, l’enregistrement et la sortie du 33 tours L’aigle noir et l’envol vers le succès du titre éponyme, Barbara entame une tournée la conduisant au Québec. Elle revient au Québec pour la troisième fois après une brève tournée septembre 1968 juste avant la sortie du 33 tours Le soleil noir et en janvier 1967 après Bobino. La presse écrite annonce dès le 11 mai 1970 le passage de Barbara au Patriote Elle arrive par avion à Montréal-Dorval début juin. Jean-Jacques Debout, Georges Moustaki et Roland Romanelli l’accompagnent. Mais dès le premier jour, au cours des répétitions, Barbara fulmine contre la qualité médiocre du piano mis à sa disposition. Par contrat elle demande à avoir un tabouret avec une hauteur de 61 centimètres. Mais le piano est trop haut. Barbara s'emporte et menace de rentrer à Paris... Les techniciens de la salle scient les pieds du piano pour le mettre à bonne hauteur. Mais ils scient un peu trop... et doivent ajouter des cales de bois pour le rehausser ! Barbara s’installe et chante Patriote du vendredi 5 juin au vendredi 19 juin. Chaque soir Roland Romanelli l’accompagne à l’accordéon électrique. Jean-Jacques Debout assure la première partie de la soirée dès 21 heures.
Un soir, après le spectacle, Jean-Jacques Debout retrouve dans la salle un ancien camarade de pensionnat. Cet ancien camarade souhaite entrer en contact avec Barbara. La chanteuse accepte de rencontrer ce monsieur. Jean-Jacques Debout organise leur rencontre au restaurant slect Chez son père, place Jacques Cartier à Montréal. Ce grand gaillard racontre à Barbara qu'à l'écoutre de Dis quand reviendras-tu ? les larmes lui viennent au yeux. Son exil au Qubéc lui pèse loin de sa famille en France. Il demande à Barbara de chanter pour lui. Clairement elle lui répond fermement NON. "Je ne chante pas la bouche pleine". Devant le refus son refus de chanter pour lui il se lève et de ses mains fait mine de serrer le cou de Barbara tout en faisant un clin d'oeil à Jean-Jacques Debout. Le monsieur n'apprécia pas cette réponse négative. Elle ne céda pas. Ce monsieur prenait le frais au Québec en attendant des jours meilleurs en France. Ce monsieur une sorte de monsieur Capone français se nommait Jacques Mesrine, l'ennemi public n°1 recherché par les polices. Ensuite la salle ferme ses portes pour se faire une beauté du 20 au 27 juin.
Du 28 avril au 27 octobre 1967, les îles sur le fleuve saint Laurent accueillent l’expo 67. Cette exposition universelle présente les pavillons de nombreux pays. A la suite de cette manifestation, la municipalité de Montréal décida de créer le festival Terre des Hommes de mai à septembre bénéficiant des infrastructures. Chaque année les îles sainte Hélène et notre dame accueillent les visiteurs avec des animations et des spectacles. Mais en 1971 s’ouvre le dernier festival. Les déficits deviennent trop importants. Au fur et à mesure des aménagements et des ans de nombreuses installations disparaîtront pour laisser place à un parc de loisirs. Au cœur de l’île notre dame se dresse la salle de spectacles dénommée Le kiosque international. La structure du bâtiment forme un kiosque. Des piliers soutiennent le toit couvrant la partie scène et les gradins. Entre les piliers extérieurs passent la clarté et l’air. Des gradins faiblement inclinés entourent la scène. Trois jours de suite, les 20, 21 et 22 juin Barbara chante au Kiosque international, dans l'Ile sainte Hélène dans le cadre du Festival Terre des Hommes. Chaque jour deux tours de chant. Samedi à 16 h 30 et 19 h 30 puis dimanche 20 h 30 et lundi à 16 h 30 et 20 h 30. Roland Romanelli l’accompagne à l’accordéon électrique.
Au cours de son séjour québécois Barbara ne fait pas que chanter.
Le 4 juin elle
participe à une émission jeu de la télé québécoise : "A la
seconde" diffusée par Radio Canada chaque lundi à 21 h de 1969 à 1971. Ce
programme court de 30 minutes enregistré dans l’après midi dans les studios de
la Canadian Broadcasting Corporation, 1425 boulevard Dorchester à Montréal. Le
soir même la télévision canadienne diffuse le programme. Jean-Pierre Coallier
anime le jeu, Yves Dumoulin le réalise. Un quatuor propose un échange avec
chacun des quatre invités du jour. Au cours de cette conversation les invités
tentent tenir de le plus longtemps sans prononcer oui ou non. Puis des
spectateurs tentent leur chance avec les invités. Ce jour-là le quatuor
questionneurs comprend Janette Bertrand (journaliste comédienne, écrivain),
Andrée Champagne (actrice, femme politique, ministre) , Gilles Pellerin
(écrivain) et Gratien Gélinas (auteur dramaturge, acteur, fondateur de La
Comédie canadienne). Face à eux quatre invités se présentent : Georges
Moustaki, Anita Barrière (animatrice radio télé), Guy Boucher (animateur radio
télé chanteur) et Barbara. Retrouvez une bande annonce de cette émission ou un numéro de A la seconde de 1969.
Elle reçoit la presse pour des interviews
Pour SPEC du 11/06/1970 elle reçoit dans sa loge au patriote Ingrid Samart. Elle donne à l'article le titre : "J'aime bien choisir ma prison moi-même" par. Au cours de l'interview Barbara déclare : "Jouer
Madame m'a appris ce qu'il ne fallait pas faire et en même temps
m'a donné le gout de recommencer.... Je péfrère être responsable parce
que cela m'ennuie de dire : C'est pas moi; c'est les autres." "Je ne vois pas très bien vous racontant
que j'étais à la Sorbonne, que j'ai fait ceci ou cela. C'est toujours embêtant
de vivre sur les cadavres des autres." " On peut parler d'engagement
quand on a pris un fusil, pas simplement parce qu'on contre la guerre."
Elle évoque une prochaine pièce de théâtre écrite par Françoise Sagan pour
elle. "J'ai horreur de me sentir contrainte ou emprisonnée. Ou plutôt, j'aime bien choisir ma prison moi-même." Québec Presse du 7/06/1970 par Marie France Cléroux
rencontre Barbara dans un article intitulé : "Faire de la chanson engagée
ça ne veut rien dire". Barbara dit : "Je suis honnête et je considère que la chanson n'est ni un marché, ni une matière que l'on exploite. Selon moi, il est voyez vous synonyme d'aimer." "Quant
à moi, je chante le quotidien, la vie de tous les jours. Car je suis
une femme, et je suis heureuse lorsque je chante ma vie en tant que
femme." "Le métier de la chanson n'est pas un esclavage, c'est un métier d'aventure." "Chanter et vire, c'est pour moi indissociable. Quand je sors de chez moi, c'est toujours pour chanter." ![]() Elle participe à l'enregistrement d'une émission de télé Zoom spécial Barbara qui sera diffusée le 4 janvier 1971. Radio Canada diffuse cette émission de variétés présentée par Yves Corbeil ou Jacques Boulanger le dimanche soir de 19 h 30 à 20 h 30. De nombreux chanteurs francophones passèrent à Zoom : Nana Mouskouri, Gilbert Bécaud, Claude français, Johnny Hallyday, Alain Barrière, Jacques Dutronc, Annie Cordy, Enrico Macias, Françoise Hardy, Isabelle Aubret... Durant son passage au Québec, Barbara enregistre cette émission au Centre International de diffusion. Dans l'estuaire du fleuve saint Laurent pour l'Expo 67, Radio Canada érigea un pavillon dans la cité du Havre. Ce pavillon abritait plusieurs studios d'enregistrement dont le plus grand d'une jauge de 250 spectateurs servit à l'enregistrement de ce programme. La restructuration de l'Expo 67 entraina la démolition du pavillon. Les Québécois devront patienter jusqu'en mai 1972 pour retrouver Barbara sur scène au Québec.
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