BARBARA au Québec, mai 1972

Dès le 11 mai 1972, la presse québécoise annonce l’arrivée de Barbara à Montréal dans cinq jours.

Lors de son précédent passage au Québec en juin 1970 chanta au Patriote et au Festival Terre des Hommes à Montréal.

Un article de presse du 15 mai, relate une interview de Barbara revenant sur son expérience au cinéma sous la direction de Jacques Brel dans Franz.

Barbara exprime son envie de faire du cinéma. Elle annonce le tournage l’été prochain d’un film sous la direction Jean-Claude Brialy (L'oiseau rare). Barbara ne souhaite pas évoquer le thème du film à venir : "Comme ce film sera présenté au Québec, je ne veux pas vendre la mèche, mais je peux vous dire que je n’accepte de tourner qu’avec des gens que j’aime".

L’article souligne l’attente par les québécois de l’arrivée du film Franz réalisé par Jacques Brel présenté en Europe en février. Franz sortira dans les salles québécoises en septembre 1972.


Au soir du jeudi 18 jusqu’au dimanche 28 mai, Barbara retrouvera la petite scène de la boite à chansons Le Patriote, rue sainte Catherine à Montréal.

Le Patriote en mai 1972

Le Patriote 1972Au PrtrioteDu 8 au 14 mai, le chanteur québécois Jacques Michel tenait la scène du Patriote. Cet auteur compositeur interprète après avoir obtenu le grand prix de Spa en Belgique en 1970, devient chanteur engagé avec " Un nouveau jour va se lever ".

Dans l’après midi du 17 mai, l’équipe du Patriote organise une conférence de presse dans la salle de l’établissement. Barbara devrait présenter à cette occasion son dernier disque qui vient de sortir La fleur d’amour.

Barbara n’aime pas trop se plier au rite de la conférence de presse devant un parterre de journalistes. Elle préfère consacrer son temps à effectuer les derniers réglages avant le spectacle. Elle reste installée à son piano.

Avec ironie et humour, assise à son piano, elle lance à l’assemblée depuis la scène : " Vous voyez bien qu’ils n’ont pas besoin de moi pour faire la conférence de presse. "

Malgré tout, elle fit une courte apparition, apparition minimale. " Mais moi je n’ai rien à leur dire. Je suis prise de panique dans une conférence de presse. Je ne sais pas quoi leur dire. Alors ils disent que vous ne voulez pas parler. Et quand vous parlez, ils sont pas contents parce que vous n’avez pas dit ce qu’ils voulaient entendre. Ah non, je suis paniquée à l’idée d’être livrée comme ça… "

Accompagnée par Roland Romanelli, elle s’installe au Patriote pour 15 représentations à compter du 18 mai pour 10 jours.

Au cours de la semaine la soirée débute à 21 h, les vendredis et samedis deux représentations à 20 h et 23 h et le dimanche à 20 h.


Durant son passage à Montréal Barbara rencontre la presse, accorde des interviews.

Pour le journal La Presse Spectacle du 25 mai, Barbara déclare :

- Je vis comme je chante

- Si par hasard, je me fais prendre à accepter d’aller dîner chez des gens le lendemain, je rentre chez moi, je leur envoie des fleurs et un mot d’excuse pour dire que je n’irais pas

- Je ne prends jamais d’engagements pour plus tard

- Alors le seul fait de savoir que ce soir, que demain à telle heure, je dois chanter, je dois avoir envie de chanter, pour moi c’est une chose énorme

- J’y pense toute la journée. Et le plus étonnant, c’est que jamais je ne suis arrivée au moment du spectacle en me disant : Ce soir je n’ai pas envie de chanter

- Mais je ne suis pas triste et je ne suis pas mystérieuse. Je suis comme je suis. Je peux être gaie comme un pinson, par moments…

- Je hais le passé. Oui je sais j’en parle beaucoup, mais le passé est une horreur. Le passé c’est ce que nous sommes devenus. Je refuse d’y penser ; L’avenir n’existe pas. Je n’ai même jamais l’envie de m’imaginer un avenir. L’instant me suffit

- Mais si je fais des chansons tristes, ça ne signifie pas nécessairement que j’ai une vie triste. C’est sans doute qu’il y a des moments, des états d’âme qui me poussent plus à écrire

Dans un autre article paru le 15 mai, elle dit :

- Je suis peau, sensible, contact, lucidité

- Le merveilleux ça peut être un enfant, un sourire…. Le merveilleux c’est quelque chose où on est touché par la grâce.

Le journaliste conclut l’article : Barbara est devenue un personnage. Mais au Patriote , pour la première fois, on a pu découvrir une femme qui touche vraiment son public et qui enfin est accessible.


Après son retour en France, la presse dans un article du 8 juin 1972 annonce :

Après le succès de Barbara au Patriote les patrons du Patriote Blais et Perceval Broomfield annoncent le prochain retour de Barbara en novembre 1972 au Patriote suivi d’une tournée dans six importantes villes du Québec.


Yves Blais et Percival Broomfield racontent une anecdote touchante : Un soir après le spectacle, un admirateur nous a demandé la permission d’aller chercher le verre dans lequel Barbara avait bu pendant le spectacle. Conne nous n’y avons pas vu d’objections sérieuses, l’admirateur qui devait avoir une quarantaine d’années, s’est empressé d’aller chercher le verre sur la scène. Il l’a pris en laissant l’eau dedans et il est sorti en laissant l’eau dedans…


[retour au sommaire du site]

[retour à la biographie]