Hop-là |
Sur la scène de L'Alhambra de Bordeaux en 1969, Barbara déclare : "Ces dames qui trottinent pour lesquelles j'ai le plus grand respect...." Elle
leur rendit hommage en reprenant La complainte des filles de joie de Georges
Brassens. "Je dis qu'il y a trois métiers qui se ressemblent :
la scène, la religion, la prostitution." (In La tribune de Genève du 7
février 1968). En écrivant Hop-là en 1970, Barbara mêla ces trois métiers
ressemblants dans une chanson. Barbara donne vit à une demoiselle "trottinante" native
du vingtième arrondissement. La demoiselle vit le jour rue de Bagnolet près de
la rue des Pyrénées et non loin de la rue de Vitruve dans ce vingtième
arrondissement de Paris. Cette demoiselle pourrait bien être elle... Sur un long
corps une curieuse petite tète.... Et pourtant en public elle présentait cette
femme blonde au nez retroussé ! Dans le texte, elle cite souvent des expressions liées à la
religion : Petite sœur d'amour, Pourvu qu'on y croit, Dieu m'a donné la foi,
Qu'elle est jolie la messe, Je sais la messe en ré, Dieu vous le pardonne, Il
faut aimer son prochain, Venez mes chers frères, C'est l'heure où l'on prie,
Nous monterons au septième ciel, Nous aurons notre paradis.... Elle ajoute aussi des expressions liés au monde du
"trottinage" : Les gambettes gainées de soie noire, Le bar du chat qui pèche,
J'ai des jambes qui me portent me rapportent, Je vous ferai ça en douce, Rien
dans la tête tout en jambe, Douce douce pas farouche, Quand on n'a pas de tête
il faut avoir des jambes... Elle invite le passant aux plaisirs lui promettant des
merveilles. Barbara écrit le texte, Jean-Jacques Debout et Roland
Romanelli cosignent la musique. Lors de
l'enregistrement au studio Gaité les arrangements de Michel Colombier ajoutent
encore plus de légèreté à la chanson en lui donnant un air enjoué. En créant ce titre, Barbara désire déchirer l'image d'intellectuelle
que certains s'obstinent à lui coller. Au début des années 1970, en public, en introduction de
Hop-là, Barbara racontait de façon plus ou moins improvisée l'histoire
truculente de la petite Marie-Thérèse qui voulait devenir petite sœur et qui
finit petite sœur d'amour "C'est toujours mieux que de s'appeler Berthe
pour faire ce métier"... Cette petite fille de cinq ans à la foi, elle
veut donner.... Elle est gémeaux second décan (comme Barbara !). Ses parents ne
veulent pas contrarier sa vocation. Ils lui offrent une robe de petite sœur.
"C'est une enfant blonde au nez retroussé". Marie-Thérèse prie..
"Elle joue à la petite sœur... Elle confond le bon dieu et le papa Noël puisqu'on
lui a dit que tous les deux habitaient au ciel". Elle grandit, sa
panoplie devient top courte. Sa mère lui demande de la donner à la petite
Fabienne. "Eh bien puisque tu l'aimes tu vas la donner... Vous savez
c'est dans un gros livre". "Vous savez quand les parents vous font
un cadeau c'est déjà une punition." La petite Fabienne porte la panoplie. Mais
elle ne se sent pas bien avec. "D'abord elle croyait pas, elle jouait
mal, il ne se passait rien, déjà quand on croit il se passe pas grand chose". La petite Marie-Thérèse
grandit et continue "d'aimer à donner se donner". Au lieu de devenir
petite sœur elle devient petite sœur d'amour. "A partir du moment où l'on
donne que ce soit là où là. Quand on donne on donne..." "C'est une
chanson de music-hall... N'y voyez aucun message.... Allez jouez Roland" Cette histoire de la petite Marie-Thérèse SchmoutzaÏ se
retrouve dans les enregistrements suivants : Barbara une passion magnifique, Barbara sur
scène, Carpentras 1973. Elle interprète ce titre dans l'invité du dimanche diffusé
le 22 novembre 1970. Jean-Claude Brialy l'invité de ce dimanche se rend chez
Barbara rue Michel Ange. Elle chante Hop-là au piano sous l'œil amusé de
Jean-Claude Brialy. Après
l'enregistrement de Hop-là au studio Gaité, Barbara interpréta ce titre jusqu'à
aux spectacles au Théâtre des Variétés en 1974.
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