DISCORAMA

Émission diffusée mercredi 4 février 1959 par la RTF (radio télé française) en noir et blanc, tout premier Discorama magazine de l'actualité du disque. 

Denise Glaser et Pierre Brive (1911-1965) produisent l'émission. Le comédien Jean Dessailly (1920-2008) la présente. Jean Kerchbron (1924-2003) signe la réalisation.

Le pianiste François Samson (1924-1970) ouvre cette prémière édition. Il interprète deux oeuvres de Maurice Ravel : Gaspard de la nuit et Le tombeau de Couperin. Ces deux titres se retrouvent dans le disque paru chez Colombia.

Barbara figure au générique de la toute première émission Discorama. Jean Desailly est heureux de recevoir Barbara découverte alors qu'il se trouvait dans la loge de Madeleine Renaud au Théâtre du Palais royal. La télévision diffusait Barbara chantant dans la lucarne

Jean Dessailly montre à la caméra le 45 tours La chanteuse de minuit paru un an plus tôt. Il ajoute : "Je n'aime pas beaucoup cette appelation de chanteuse rive gauche ou de chanteuse rive droite. Je pense qu'il y a des chanteurs qui ont du talent et ceux qui n'en ont pas. Et Barbara, elle ,a beaucoup de talent".

Barbara interprète en s'accompagnant sur un piano blanc La belle amour. Barbara enregistrera ce titre sur un 45 tours en mars 1959. Cette version se retrouve dans le coffret de trois DVD, Discorama paru en 2008 et dans le coffret de deux DVD, Barbara, De la chanteuse de cabaret à l'artiste de légende, paru en 2017.

Suit Pierre Vaneck récitant La présentation de Paris à Notre Dame de Charles Peguy. La collection Poètes d'aujourd"hui commercialise un disque chez Adès où Pierre Vaneck dit Charles Péguy. En 1954 Pierre Vaneck et Serge Sauvion devenaient "sociétaires" de L'Ecluse en formant un duo Les Escholiers.

A la suite du bombardement de la ville d'Hiroshima au Japon un concert est organisé en novembre 1954 dans l'Eglise de la paix mondiale. L'organiste Wilhem Kempff (1895-1991) y joue les oeuvres de Jean-Sébastien Bach. Chez Deutsche Grammophon paraissait en 1956 un 33 tours reprenant la prestation de Wilhem Kempff. Des images de la ville d'Hiroshima illustrent la séquence.

Puis Jean Dessailly reçoit Yves Montand. En fond sonore le spectateur entends La fête à Loulou. Le comédien interview le comédien chanteur. Yves Montand déclare qu'il préfére enregistrer un disque en public. Il ressent alors une vérité, une sincérité qui se perdent en studio. Jean Dessailly présente Yves Montand comme le numéro un du music-hall françois.

En février 1959 dans les salles de cinéma françaises sortait L'auberge du sixième bonheur réalisé par Mark Robson avec Ingrid Bergman. Malcom Arnold (1921-2006) signe la musique du film. Deux ans plus tôt il composait la musique du film Le pont de la rivière Kwai. Jean Dessailly présente un extrait du film dans sa version française. Suit la reprise du thème musical du film version française La marche des gosses par Les petits ecoliers chantants de Bondy. Boris Vian signe le texte de la version française.

Chaque semaine Discorama s'intéressera à l'actualité de la chanson, du disque, du cinéma jusqu'en janvier 1975.

En janvier 1959, après son spectacle Marc Chevalier, le patron de l'Ecluse, informe Barbara que Denise Glaser présente dans la salle souhaiterait la rencontrer. Quelques jours plus tard Barbara se rend chez Denise Glaser productrice de l'émission Discorama à la télévision française. Denise Glaser souhaite que Barbara chante pour la première de son émission La belle amour.

Denise Glaser spectatrice assidue des nombreux lieux où la chanson règne aimait dénicher des futurs talents inconnus. C'est ainsi que son émission servit de tremplin aux carrières de Barbara, Georges Moustaki, Nana Mouskouri, Catherine Lara, Michel Sardou…..

Quand en 1974, elle fut limogée pour "activisme gauchiste" aucun de ses "amis" du journalisme et de la télévision ne l'a soutenue !

Lors de l'enterrement de Denise Glaser en 1983, seuls Barbara, Catherine Lara étaient là. Tous ceux qui jadis faisaient le siège du studio de Discorama pour figurer au générique ont oublié celle qui fut à l'origine de leur notoriété… Souvent l'homme, l'artiste aussi est ingrat, souvent...

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