L'oiseau rare

(1973)

 

En avril 1973 Jean-Claude Brialy réalise un troisième film après Églantine et Les volets clos : L'oiseau rare (A rare bird titre pour le marché international). 

L'oiseau rareJeudi 30 août 1973 le film sort dans les salles obscures.

Barbara, Pierre Bertin (1891-1984), Annie Duperey, Jacqueline Maillan (1923-1992), Micheline Presle, Marco Perrin tiennent les rôles principaux. Aux les rôles secondaires figurent : Gabrielle Doulcet, Yvonne Legeay, Tonie Marshall, Nicole Merouze, Edith Perret, Éva Léna Rabin, André Chazal, Philippe Dehesdin, Alain David, Sylvain Green, Gib Grossac, François Leccia, Michel Ruth, Christian Noël, Daniel Rose, Jean Christophe Lau, Cheich Doukoure, El Kébir, Henri Gonzales, Jim Adhi Limas, Humbert Smith, Jean Claude Bois et Xavier Saint Macary. 

Durant 85 minutes Jean-Claude Brialy nous raconte la vie d'un maître d'hôtel engagé par des patrons tous plus originaux les uns que les autres. Cinq petites scènes se succèdent, cinq vies d'êtres extravagants...

Armand Duval (Jean-Claude Brialy) travaille en tant que maître d'hôtel chez Léon et Renée Boudard (Marco Perrin et Micheline Presle). Monsieur Boudard un promoteur immobilier en vue côtoie la société mondaine parisienne. Madame Boudard mène une vie oisive entre ses deux enfants et son amant (Xavier Saint Macary). Renée Boudard organise des repas suivis de soirées. Elle dévoile à ses convives ses "talents" de danseuse. A sa table se retrouvent la jeune comtesse Marie Laure de Porchenville (Annie Duperey) une peu nymphomane, Miss Alexandra Blitz-Balfour (Barbara) une chanteuse d'opéra à l'air éthéré, Madame Antoinette le Dantec Ministre des sports (Jacqueline Maillan) une femme au fort tempérament et Jérôme Dieudonné (Pierre Bertin) un vieil écrivain misanthrope. Les qualités d'Armand ravissent tous les convives. Tous souhaiteraient l'avoir à leur service. Mais la belle vie bourgeoise de la famille Boudard s'effondre le jour où Léo Boudard rejoint la maison d'arrêt pour escroquerie...

La comtesse de Porchenville emploie alors Armand. Cette jeune femme réside avec son chien Chloé dans une vieille demeure bourgeoise bien délabrée. La comtesse ne semble pas effrayée par ses conditions de vie. Elle passe la journée vêtue de déshabillés légers. Un électricien vient réparer l'installation électrique et aussitôt elle lui fait des avances. Le livreur de vin dépose sa caisse de vin et hop elle l'invite dans sa chambre... Armand trime dans cette atmosphère. Et pourquoi lui aussi ne profiterait-il pas des avantages physiques de madame la Comtesse...?

L'oiseau rareMiss Blitz-Balfour réside dans un appartement aux décors baroques avec Annina sa fidèle employée. Armand vient seconder quelques temps Annina. La cantatrice passe ses journées cloîtrée dans sa chambre, les rideaux tirés, les volets clos. Cette scène fut tournée dans un appartement sur les Champs Elysées à Paris. Miss Balfour évolue parmi ses souvenirs de diva déchue. Des souvenirs, photos, costumes de scène, des récompenses emplissent l'espace... Un poisson rouge et un oiseau en cage partagent sa vie, se sont ses compagnons, elle converse avec eux comme avec des humains. D'un phonographe des airs d'opéra s'échappent en boucle. Citrons et yaourts composent sa nourriture avec du zan... Miss Alexandra aux cheveux noirs frisés porte une robe rouge, des bracelets d'argent. Un soir elle reçoit un coup de téléphone de Métropolitain opéra de New York pour chanter. Dans un premier temps elle est heureuse, puis son interlocuteur lui annonce que c'est pour participer à une rétrospective des voix du passé. Son visage s'assombrit et raccroche en prétextant qu'il s'agit d'une erreur... Son public l'applaudit par phonographe interposé... Elle parle de ses liens avec son public parfois lourd... Brialy a laissé Barbara libre de son jeu. D'ailleurs Miss Blitz-Balfour est elle Barbara ou déjà Lily passion...? Et si déjà en 1971 Lily passion naissait.... Miss Blitz déclare qu'elle aurait aimée être blonde avec un nez retroussé et faire du "Miousic hall"... Barbara dans bien des interviews le dit aussi... 

Madame le Ministre des Sports est une femme active, une femme infatigable. Elle mène sa journée tambour battant de réunion en inauguration avec un discours toujours prêt sur la grandeur de la France. Armand la seconde l'espace d'une journée avec son chauffeur. Cette femme pressée coupe les rubans d'inaugurations depuis sa voiture pour gagner du temps. Toujours aussi distraite elle coupe le ruban qui se trouve dans les cheveux d'une petite fille au lieu du ruban tricolore au cours d'une inauguration... Voilà un ministre actif gaffant à tour de bras. Armand et le chauffeur suivent avec peine le rythme effréné de leur patronne. Le soir venu ils croient que sagement elle va s'endormir... Mais Antoinette le Dantec a toujours autant de vivacité et redevient une petite fille que Armand doit border.

Armand finit par arriver chez Jérôme Dieudonné, un vieil écrivain retiré du monde, vivant dans sa vieille maison entouré de ses chats. Ne serait ce pas un peu Paul Léautaud ? Sa vieille maison semble vouée à une prochaine démolition. Il attend une réponse du président de la république pour la sauvegarde de son logis. La vie, ses contemporains le rendent désabusé. Un soir il décide de faire une petite fête avec Armand, il joue au piano, chante et boit. Avant d'aller se coucher le vieil écrivain dit à Armand : Assez rit, on sa se coucher. Le lendemain matin, comme tous les matins Armand lui apporte le petit déjeuner au lit. Mais le vieil écrivain demeure sans vie, il en a fini de la vie en avalant des cachets. A la main il tient une lettre dans laquelle il institue Armand son légataire universel.


Qui fait quoi : fiche technique

Scénario original et réalisation : Jean-Claude Brialy
Dialogues : Pierre Philippe
Images : Nestor Almendros
Décorateur : Jean-Jacques Caziot
Chef opérateur du son : André Hervée
Musique composée et dirigée par : Laurent Petitgirard, Editions Chappell
Directeur de production : Gérard Crosnier
Montage : Eva Zora
Assistants réalisateurs : Patrick Bureau et Philippe Schwartz
Script-girl : Françoise Bettiol
Cameraman : Jean-Claude Rivière
Assistant opérateur : Christian Riberzani
Montage sonore : Françoise Bettiol
Assistantes monteuses : Patricia Neny et Luce Grunenwaldt
Misage : Alex Pront
Bruitages : Robert Pouret
Régie : Francis Peltier, Daniel Vaissaire et Ali Chaouch
Administrateur : Andrée Leguay
Secrétaire de production : Denise Henry
Ensemblier : Philippe Turlure
Accessoiristes : Raymond Lemoigne et Pierre Thirion
Perchman : Gérard Manneveau
Coiffeuse : Simone Knapp
Habilleuse : Mathilde Arfeuillère
Photographe : Robert César
Chef électricien : Claude Gasche
Chef machiniste : André Canda
Danses réglées par : Jean-Pierre Martino
Costumes : Mine Vergez
Perruques : Carita
Laboratoires Eclair, auditorium Paris studio cinéma (studios de Billancourt)
Ce film a été réalisé avec la participation de : La galerie des 4 mouvements, La maison Kawasaki, Atelier à Jean-Marc Maniatis et la régie Renault.
Ce film est produit par les films Marquise et Gaumont distribution

Livre du scènario de L'oiseau rare édité chez Seghers

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Affiche de L'oiseau rare