BARBARA au Québec, mars 1975

Deux mars 1975, dernière soirée sur la scène de Bobino pour Barbara et Roland Romanelli.

Dans la foulée, une tournée commence. Deux jours après la fin des spectacles à Bobino ils s’envolent pour le Québec et atterrissent à l’aéroport Dorval à Montréal le 4 mars.

La précédente venue de Barbara au Canada remonte à octobre et novembre 1973 par un passage au Patriote rue sainte Catherine à Montréal.

La radio CFGL-FM Et Michel Gélinas produisent les spectacles et la tournée.


Le lendemain de son arrivée, Barbara participe à une émission télévisée populaire à forte audience : Appelez-moi Lise. De 1972 à 1975 Lise Payette (1931-2018) co anima ce programme avec Jacques Fauteux (1933-2009) avec Jean Bissonnette (1934-2016) à la réalisation.

Ce soir, Lise Payette invite aussi Diane von Furstenberg la créatrice de mode et femme d’affaires, le comédien Serge Turgeon (1946-2004) et le professeur Jissé (Jean Claude Paquet) qui offre à la sagacité des lecteurs ses énigmes. (voir heure émission)

S’accompagnant au piano Barbara chante Les insomnies. Au cours de la conversation avec Lise Payette, elle raconte avec beaucoup d’humour l’histoire de la chanson. Elle revient en riant cette nuit de juin dernier. Prenant beaucoup trop de somnifères elle faillit s’endormir pour toujours.

Dès 5 mars 1975 la presse annonce l’espoir de la radio CKLM de recevoir Barbara dans une émission de Robert Arcand. La presse locale rappelle la réputation de Barbara au Québec : Elle nest pas facile à interviewer. Finalement elle décline l’invitation.


Durant quatre soirs, jeudi 6, vendredi 7, samedi et dimanche 10 mars à 20 h 30, Barbara accompagnée par Roland Romanelli chantera au Théâtre Maisonneuve de Montréal. André Gagnon (1936-2020) dès le lundi suivant leur succède sur la scène du théâtre.

Théâtre Maisonnauve, Montréal

S’accompagnant au piano elle reprend les titres interprétés à Bobino quelques mois plus tôt. Certains titres ne figurent alors sur aucun enregistrement studio.

Théâtre Maisonneuve    Théâtre Maisonneuve    Grand Théâtre de Maisonneuve   Programme  

1975Le soir de la première la sonorisation de la salle s’avère mauvaise autant pour les spectateurs que sur scène. Avec beaucoup d’humour elle essaie de trouver une solution en se nommant la Beethoven de la chanson. Elle ne percevait aucun retour scène. Tout en déplaçant une boite de son elle faisait des signes à l'éclairagiste. Un technicien du son arrive sur scène : "Chéri tu vas voir c’est merveilleux d’être sur scène... Voyons mon chéri, je ne m'entends pas. C'est pas ta faute... Mais dis-moi ce qu'il faut que je fasse..." Puis elle lui promet un paquet de lessive si il résout le problème.

Yves Tachereau dans le journal Le Devoir du 10 mars écrit : "J’étais devant un être fascinant… Barbara est la seule personne que je connaisse qui marche, salue et s’assoit comme elle le sait… Une musique tellement proche de ce qu’elle dit et de ce qu’elle semble être, des guirlandes de notes qui glissent sautent aux moments les plus imprévus en rejoignant un peu le débit de la pensée intérieure avec ses éclats et ses contradictions..."

En 1963, le long de la rue sainte Catherine s’ouvre la première salle de La Place des Arts, la future salle Wilfrid Pelletier. Quatre ans plus tard un nouveau naît en ce même lien au sein de La Place des Arts. Le Théâtre Maisonneuve comprend deux salles : la salle principale reçoit 1 453 spectateurs et à l’étage inférieur la salle Port royal 755 spectateurs. En 1991 cette sale deviendra la salle Jean Duceppe (acteur comédien québécois 1923-1990). Ultérieurement de nouvelles salles s’ouvriront dans La Place des Arts : La maison symphonique de Montréal de 2 100 places, en 2011, accueillant l’orchestre symphonique de Montréal et l’orchestre métropolitain, La salle Claude Léveillée (chanteur auteur compositeur interprète québécois 1932-2011) de 128 places et La cinquième salle de 296 à 413 places modulables.

En 1988, Barbara reviendra chanter dans la salle Wilfrid Pelletier.

En ce théâtre se produisent entre autres : Félix Leclerc, Cora Vaucaire, Alain Barrière, Juliette Gréco, Enrico Macias, Gilbert Bécaud, Marie Laforet, Léo Ferré, Georges Moustaki, Pauline Julien, Frida Boccara, Hugues Aufray, Serge Reggiani, Serge Lama, Anne Sylvestre, Diane Dufresne, Julien Clerc….



Après deux jours de repos et 400 kms plus au nord, elle chante jeudi 13 mars au Grand théâtre de la capitale de province Québec. Deux ans plus tôt, au cours d'une précédente tournée elle chantait en ce lieu.

Grand théâtre de Québec


Grand théâtre de Québec        Grand Théâtre de Québec

La scène du Grand Théâtre de Québec reçut entre autres : Enrico Macias, Charles Aznavour, Frida Boccara, Joe Dassin, Michel Sardou, Georges Moustaki, Michel Delpech, Dalida, Véronique sansan, Michel Fugain….


Le lendemain, vendredi 14 mars, Barbara et Roland Romanelli découvrent pour un soir la scène de la grande salle du Centre Culturel de Shawinigan à 150 kms au sud ouest de Québec.

Centre Culturel de Shawinigan

En 1967 s’ouvre Le Centre culturel de Shawinigan. L’ensemble comprend en plus de la grande salle (salle Philippe Filion (1905-1995), militaire musicien natif de Shawinigan), un centre d’exposition et une piscine intérieure. La grande salle comprend un parterre et un balcon pouvant recevoir jusqu’à 958 spectateurs. En 1991, le bâtiment entre dans une profonde rénovation pour devenir le centre des arts de Whawinigan.

Czentre culturel de Shawanigan

Le centre culturel de Shawinigan reçut entre autres : Robert Charlebois, Gilbert Bécaud, Joe Dassin, Alan Stivell, Enrico Macias, Charlez Aznavour…



S’ensuit une dernière date dans la tournée le samedi 15 mars à Montréal. Ce dernier soir elle chante un lieu atypique : une église.Habitat saint Camille

Habitat saint Camille, Montréal

La population de Montréal croit rapidement au début des années 60. Un nouveau quartier au nord s’urbanise. En 1960, naît la nouvelle paroisse de saint Camille. Huit ans après une église toute en béton accueille les fidèles. L’année suivant l’édifice s’ouvre à la chanson par un spectacle de Monique Leyrac. S’naît ainsi L’habitat saint Camille. La presse cite souvent ce lieu comme La Place des Arts du nord de Montréal. La salle modulable permet de recevoir de 300 à 800 spectateurs. Entre autres se produisent à l’Habitat saint Camille : Dalida, Serge Lama, Nicole Croisille, Adamo, Reggiani père et fils, Gilbert Bécaud, Joe Dassin,Gilles Vignault...


Pour clôturer son passage au Québec, Barbara participe à une émission télévisée de Radio Canada. Dimanche 16 mars à 19 h 30 Les Beaux Dimanches et son présentateur Henri Bergeron reçoivent deux chanteuses françaises : Nana Mouskouri et Barbara. En 1967, sur la plateau de Discorama Barbara déclarait : "Pour moi la femme qui chante le mieux c’est Nana Mouskouri."

De 1966 à 2004, Les Beaux dimanches d’une durée de une heure deviennent une institution de la télé.

Nana Mouskouri entourée du groupe Les Athéniens chante deux titres tout comme Barbara accompagnée par Roland Romanelli.

Henri Bergeron reçoit aussi trois chanteurs québécois Ghislaine Paradis, Robert Toupin, Jean Pierre Manseau pour la sortie de leurs disques. Jean-Pierre Manseau chante Théo et Antoinette. En duo Ghislaine Paradis et Robert Toupin interprètent quatre titres : Comme un écho, Ta lumière est allumée, Pitou et Les salles de danse. Un parolier débutant signe le texte de ce dernier titre : Luc Plamondon.

Guislaine Paradie et Robert Toupin              Jean-Pierre Manseau     

Le programme s’achève par la prestation d’un groupe de danseurs sur la musique de La complainte du phoque en Alaska de Beau Dommage sur une chorégraphie de Michel Conte

Maurice Dubois signe la réalisation, Maurice Brouillette dirige l’orchestre.

Bande musicale de Les Beaux Dimanches : Générique, Jean Pierre Manseau chante Théo et Antoinette, Le disque de Ghislaine Paradis et Robert Toupin avec en premier titre Les salles de danse écrite par Luc Plamondon.


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