Vietnam 67

Soirée du 28 juin 1967 : Cent artistes pour le Vietnam

Durant près de 20 ans, de 1955 à 1975 se déroulera la plus longue guerre du vingtième siècle, la guerre du Vietnam.

De 1965 à 1973, les Etats unis interviendront militairement dans cette guerre. Les accords de Paris signent le retrait militaire des Etats unis. Depuis quelques années, la pression populaire américaine et mondiale allait grandissante.

Dans la boite aux souvenirs de cette guerre reste une photo, une fillette courant nue brûlée par une bombe au napalm larguée par les forces américaines. Ce cliché réalisé le 8 juin 1972 par Nick Ut, telle une bombe révéla au monde entier toute l'horreur de cette guerre.

De nombreux films américains retraceront ces années sombres avec une optique différente de Rambo à Voyage au bout de l'enfer, Platoon, Forrest Gump....

En France, des voix chaque jour de plus en plus nombreuses montent critiquant cette guerre meurtrière. Le monde culturel, intellectuel, scientifique s'émeut, s'agite.

Le comité Vietnam Nation voit le jour fin 1966 protestant contre l'invasion américaine au Vietnam. Fondé par le mathématicien Laurent Schwartz (1915-2002), le comité regroupe des intellectuels de gauche tels que l'historien Pierre Vidal-Naquet (1930-2006), l'écrivain Jean-Paul Sartre (1905-1980), le philosophe Vladimir Jankélévitch (1903-1985), le physicien Alfred Kastler (1902-1984), l'économiste Henri Bartoli (1918-2008). Ce comité souhaite sensibiliser étudiants et lycéens à l'iniquité de cette guerre.

Le 28 novembre 1966 de nombreux artistes participent à un meeting à la Mutualité : Six heures du monde pour le Vietnam. Cinq mille personnes assistent à cette soirée de débats.

Deux cents écrivains, artistes signent alors un cri pour que cesse cette guerre :

" Tous les jours, à des milliers de kilomètres, la plus grande force militaire du monde attaque et bombarde le Vietnam."

" L'escalade est quotidienne. Nous refusons d'en prendre l'habitude."

" Nous nous élevons contre l'agression d'un petit peuple de paysans pauvres par une grande nation."

" Les accords de Genève prévoyaient des élections générales préalables à la réunification du Vietnam. Les États-Unis ont refusé de laisser se dérouler ces élections et donc de résoudre pacifiquement le problème vietnamien."

" Les États-Unis ont approuvé le verdict de Nuremberg établissant la définition des crimes de guerre. Ils violent chaque jour au Vietnam, par leurs bombardements et leurs actions militaires criminelles, la souveraineté du peuple vietnamien."

" La victoire des États-Unis menacerait tous les peuples dans leur indépendance et leur droit à disposer d'eux-mêmes."

" Il n'y a pas de juste milieu entre l'injustice et le droit, de compromis entre le bourreau et la victime."

" C'est pourquoi nous voulons affirmer clairement que la seule issue au drame du Vietnam est la reconnaissance absolue du droit des Vietnamiens à vivre libres chez eux et à décider eux-mêmes de leur destin."

" Cette reconnaissance implique l'arrêt des bombardements de la République démocratique du Vietnam, le retour chez eux des envahisseurs, la liberté pour le peuple vietnamien de réaliser lui-même l'objectif des accords de Genève : un Vietnam libre, uni, indépendant et pacifique. "

Le Palais de Chaillot accueille le 28 juin 1967 une soirée "Cent artistes pour le Vietnam" à l'initiative du Comité Vietnam Nation.

Barbara participera à cette soirée entourée entre autres de Graeme Alwright, Georges Moustaki, Mouloudji, Francis Lemarque, Maurice Fanon Raymond Devos, Maurice Fanon, Hélène Martin, Monique Morelli, Marie-José Nat, Catherine Sauvage, Raymond Asso, Philippe Noiret, Jean Vilar... Ce 28 juin Colette Magny créera sur cette scène ce titre emblématique Vietnam 67. Vietnam 67 s'achève par "Longue vie au peuple vietnamien".

En 1975, Jean Ferrat rappelle dans Un air de liberté qu'une certaine presse porte le sang des guerres coloniales au travers des articles de ses polémistes. Tout cela pour "des millions d'hectares de terre défoliés, un génocide vain perpétré au Vietnam..."

Colette Magny 1967
Jean Ferrat 1975


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