Yvette Guilbert (1865 - 1944)

Yvette Guilbert

Madame Arthur

Le fiacre

 

Yvette Guilbert (1865 - 1944)


Y
vette Guilbert nait le 20 janvier 1865 à Paris. Pour la première fois elle monte sur les planches, celles de l'Eldorado en 1889. Le succès n'est pas au rendez vous. Ce n'est qu'à partir de 1893 que sa carrière débute. Elle crée ce personnage de "diseuse de fin de siècle" portant des longs gants noirs, une robe de satin vert. Jusqu'en 1899 elle se produit sur les scènes de France, Belgique, Allemagne, Angleterre, États Unis. A partir de 1900 la maladie l'oblige à abandonner la scène. Rétablie en 1913 elle commence une seconde carrière dans un nouveau répertoire. Elle retrouve les chansons anciennes de France. En 1944 elle s'éteint à Cannes puis est inhumée au cimetière du Père Lachaise de Paris.


Yvette Guilbert par Toulouse Lautrec en 1894Yvette Guilbert interprète entre autres Madame Arthur (1892), Le fiacre (1892) et D'elle à lui (1898). Barbara enregistra sur disque en 1958 D'elle à lui. Les autres titres ne furent jamais gravés sur disque.

On a souvent crée une filiation entre Barbara et Yvette Guilbert. Yvette Guilbert à la diction impeccable jouait ses chansons par des gestes, mimiques, coups d'œil, déhanchements.... Barbara a ses débuts en Belgique reprenait le répertoire d'Yvette Guilbert. Lors de l'émission télé du 30 décembre 1967 Nous irons chez Maxim's elle interprète Madame Arthur. En 1953 au cabaret du Cheval blanc à Bruxelles elle interprétait aussi Le Fiacre, Madame Arthur. Rue Michel Ange une affiche de spectacle d'Yvette Guilbert regardait le clavier du piano de Barbara.


Madame Arthur

Madame Arthur est une femme
Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps,
Sans journaux, sans rien, sans réclame
Elle eut une foule d'amants,
Chacun voulait être aimé d'elle,
Chacun la courtisait, pourquoi ?
C'est que sans être vraiment belle,
Elle avait un je ne sais quoi !
Madame Arthur est une femme
Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps,
Sans journaux, sans rien, sans réclame
Elle eut une foule d'amants,
Madame Arthur est une femme
Qui fit parler d'elle longtemps.

Sa taille était fort ordinaire,
Ses yeux petits mais sémillants,
Son nez retroussé, sa voix claire,
Ses pieds cambrés et frétillants
Bref, en regardant sa figure,
Rien ne vous mettait en émoi ;
Mais par derrière sa tournure
Promettait un je ne sais quoi !

Ses amants lui restaient fidèles,
C'est elle qui les renvoyait
Elle aimait les ardeurs nouvelles,
Un vieil amour lui déplaisait
Et chacun, le chagrin dans l'âme,
De son cœur n'ayant plus l'emploi,
Disait : hélas ! une autre femme
N'aura pas son je ne sais quoi !
Il fallait la voir à la danse ;
Son entrain était sans égal
Par ses mouvements, sa prestance,
Elle était la Reine du bal
Au cavalier lui faisant face
Son pied touchait le nez, ma foi,
Chacun applaudissait sa grâce
Et surtout son je ne sais quoi !

De quoi donc vivait cette dame ?
Montrant un grand train de maison,
Courant au vaudeville, au drame,
Rien qu'à l'avant-scène dit-on
Elle voyait pour l'ordinaire
Venir son terme sans effroi,
Car alors son propriétaire
Admirait son je ne sais quoi !

Oh ! femme qui cherchez à faire
Des conquêtes matin et soir,
En vain vous passez pour vous plaire
Des heures à votre miroir,
Élégance, grâce mutine,
Regard, soupir de bon aloi,
Velours, parfums et crinoline,
Rien ne vaut un je ne sais quoi !

Texte Paul de Kock et musique de Yvette Guilbert
(Texte écrit vers 1850 et mis en musique vers 1892)

 

Le fiacre

Un fiacre allait, trottinant,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Un fiacre allait, trottinant,
Jaune, avec un cocher blanc.

Derrièr' les stores baissés,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Derrièr' les stores baissés
On entendait des baisers.

Puis un' voix disant : " Léon !
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Puis un' voix disant : " Léon !
Pour ... causer, ôt' ton lorgnon !"

Un vieux monsieur qui passait,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Un vieux monsieur qui passait,
S'écri' : "Mais on dirait qu'c'est

Ma femme avec un quidam !
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Ma femme avec un quidam ! "
I' s'lanc' sur le macadam'.

Mais i' gliss' su' l' sol mouillé,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Mais i' gliss' su' l' sol mouillé,
Crac ! il est écrabouillé.

Du fiacre un' dam' sort et dit :
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Du fiacre un' dam' sort et dit :
"Chouett', Léon ! C'est mon mari !

Y a plus besoin d' nous cacher,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Y a plus besoin d' nous cacher.
Donn' donc cent sous au cocher ! "

Texte et musique de Xanrof (1867 - 1953)
(crée en 1888 par Félicia Mallet repris en 1892 par Yvette Guilbert)

 


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