Hommage à BARBARA

 

La chanteuse Barbara née en 1930 à Paris prés du square des Batignolles Monique Serf à l’état civil. Neuf ans plus tard, la guerre éclate, sa famille d’origine juive qui habite le Vésinet est contrainte à l’errance, fuyant de ville en ville devant l’avancée nazie. Son père mobilisé, sa famille se disperse dans l’urgence, cela sera Poitiers puis Blois, Châtillon sur Indre où elle passera plusieurs jours bloquée dans un train. C’est l’exode.

Passage à Préaux près de Châteauroux, nous sommes en 1940. Sa famille descend à Tarbes mais suite à la dénonciation d’un voisin il faut repartir vers Chasseneuil puis direction Grenoble.

Et l’été 1943, c’est la pause à Saint Marcellin, petite ville de l’Isère au pied du Vercors, haut lieu de la Résistance française...

Il faut rappeler ces faits pour mieux comprendre beaucoup de chansons de Barbara.

Et nous reprendrons la phrase du Prix Nobel de la paix d’Elie Wiesel et citée par Jean Michel Revol le Maire de Saint Marcellin en février dernier lors de l’inauguration du square de Barbara:

“Notre passé deviendra-t-il le futur de nos enfants”

Ceci en allusion avec des faits actuels qui se passent dans des pays que nous aurions honte de nommer.  

Alors revenons en 1945, Barbara retourne au Vésinet, c’est l’apprentissage du chant et du piano.

Barbara commence à voler de ses propres ailes à l’Écluse ce cabaret parisien c’est le début d’une longue carrière ponctuée par 206 titres de chansons.

Le 21 décembre 1959, son père qui ne lui avait pas donné signe de vie depuis des années décède à Nantes à l’hôpital Saint Jacques après avoir vécu dans ce quartier qui est le notre.

En 1963, Barbara chante pour la première fois la chanson “Nantes” qui est pleine de regrets, de pardons en évocation à sa première visite à Nantes pour la mort de son père.

En 1986 Barbara à Nantes pour Lily Passion accepte de baptiser la rue de la Grange au Loup avec son ami Gérard Depardieu...

Nous profitons de saluer Pierre Cueille adjoint à l’urbanisme à cette époque là qui avait pris cette initiative et qui nous a fait le plaisir d’être là aujourd’hui.

En 1992, lors de l’inventaire du patrimoine du quartier, la Commune Libre recueille les souvenirs d’un ancien de Saint Joseph que nous mettons en forme dans ce que nous avons appelé la légende de la Grange au Loup.

Je laisserai à Ingrid Deffin espoir de St Jo le soin de lire la légende de la Grange au Loup que la Commune Libre a recueilli auprès d’anciens du quartier :

Là où se situe la cité des CASTORS, existait la ferme “RINCE” avec ses dépendances.

Pour y faire les battages, accès difficiles, il fallait 12 chevaux et boeufs pour amener “LA BATTEUSE” sur le camp des loups.

Le père de Barbara y occupait une des dépendances. Il était recommandé aux je unes filles d’éviter le chemin des landes (aujourd’hui, rue de la GRANGE AU LOUP), car le loup y rodait.

Allez donc savoir l’inspiration de Barbara dans sa chanson.

Petite anecdote au sujet de cette chanson portant le nom de notre ville, elle est après Paris la ville de France la plus chantée, plus de 300 chansons où figure le nom de Nantes mais la seule à l’avoir pour titre est celle de Barbara...

En 1994, dernier spectacle à Nantes à la Beaujoire, la maladie la guette car la tournée s’arrête en mars à Tours.

Après avoir parlé de la chanteuse, de l’auteur compositeur, il faut aussi parler de la citoyenne que fut Barbara et que l’on retrouve dans beaucoup de ses chansons criant les inégalités de la vie, par sa prise de position contre la peine de mort, de sa lutte sans tapage médiatique contre le sida, contre la condition de vie des femmes dans les prisons. Lors d’une émission de télévision le mois dernier pour relancer la lutte contre le sida Line Renaud a déclaré “ J’ai fait cette lutte sur le devant de la scène sous les projecteurs, Barbara elle, dans l’ombre mais aussi efficace… ”

C’est pour tout cela que nous sommes ici, ce jour de décembre après le 3ème anniversaire de sa disparition pour lui rendre l’hommage que Nantes lui devait bien avec cette statue de Jeanne Merlet et cette fresque de Philippe Béranger.

Jusqu’à ce soir 19 heures, vous pouvez voir l’exposition réalisée par la Commune Libre à l’ancienne Eglise St Georges des Batignolles

Nous remercions nous, membres de la Commune Libre tous ceux qui ont aidé à réaliser cet hommage:

La ville de Nantes, avec le service des Espaces Verts, les services de la Culture

Le musée du Château

La ville de St Marcellin

L’Association “les Amis de Barbara”

• Les habitants de ce lotissement des fauvettes qui ont offert à la ville pour le franc symbolique ce terrain pour la réalisation de cette allée Barbara.

Merci Barbara d’avoir chanté l’Amour, la vie, la mort avec une façon qui n’a pas beaucoup d’égal.

Nous laissons le soin à Ingrid qui avec sa jeunesse va nous dire le mot de la fin de cet hommage.

Aujourd’hui nous n’étions pas au 25 de la Grange au Loup mais entre le 9 et le 11 pour te dire merci Barbara.

 

le 9.12.2000                Pierre Guiard

 

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