Jérôme
Garcin romancier et journaliste chevronné propose une réédition au
format de poche du livre Barbara Claire de nuit paru en
1999.
Actuellement journaliste au Nouvel Observateur et à
France Inter, Jérôme Garcin signe plusieurs romans à succès.
Alors journaliste pour Les Nouvelles Littéraires il rencontra Barbara
la première fois pour une interview. Puis pour L'Évènement du jeudi
leurs routes se croisent à nouveau.
Quatorze chapitres ponctuent l'ouvrage : Préambule, Une clôture à claire
voix, Barbara sur scène, Vous entendrez parler d'elle, Le soupir du
saxo, La vigileuse, L'exil est un royaume, L'enfant d'un été, Les
roses de Précy-jardin, La scène finale, La cerisaie, Postface,
Bio-discographie et Bibliographie.
La plume élégante de Jérôme Garcin vient plus de l'écrivain que du
journaliste. Que d'effets de style ! Le texte en devient précieux et redondant... Mais à force cela devient lassant.... Que de
suffisances et de lourdeurs...
Au fil des pages s'intercalent des extraits d'interviews
de Barbara recueillies par l'auteur. Il raconte principalement Barbara
depuis mille neuf cent quatre vingt, moment de leur rencontre initiale. Il la dépeint par touches sans
chronologie particulière seulement suivant des thèmes choisis.
Mais un chapitre me gène dans ce livre. Il s'agit de : L'enfant d'un été.
Garcin raconte comment Barbara est tombée sous le charme de son fils.
Il décrit les liens qui unissaient cette femme à cet enfant qui aurait
pu être son petit-fils. Il raconte ses folies, ses crises de rire avec
lui. Est ce que cette histoire narrée avec détails apporte quelque
chose à l'histoire de Barbara? Pourquoi un chapitre entier? Mais de là
à reproduire les échanges faxés entre
Barbara et l'auteur. Là c'est trop... Il tombe dans le même travers
que Catherine Le Cossec. L'auteur s'est il posé la question de savoir ce que
Barbara penserait de cet étalage.... Certanement elle serait furieuse. Cette
correspondance fait partie de son intimité, elle tenait tant à son
intimité. Voilà un chapitre bien dérangeant pour Barbara la
discrète, l'intime.
Jérôme Garcin s'ingénie à nous dépeindre les "enfants de Barbara" sous
les traits d'intellos des grandes villes, bref des élites. Non monsieur le public n'est pas composé
à 90 % d'intellos cadres supérieurs urbains... Tout cela est fort réducteur.
Non tous les enfants de Barbara ne sont pas à l'image de l'auteur....
Par son style emphatique Jérôme Garcin donne l'image d'une
dame maniérée. Là il se trompe elle était seulement instinctive.
C'est une nuance importante.
Par rapport à la version initiale les seize pages de photos en noir et
blanc proposées
deviennent accessoire. Deux chapitres nouveaux complètent l'ouvrage.
Jérôme Garcin propose une bibliographie partielle et partiale des
livres parus autour de Barbara.
L'intêret
majeur de cette nouvelle édition réside dans la postface ajoutée.
Jérôme Garcin revient sur le temps écoulé depuis novembre 1997, sur
les ventes aux enchères et initiatives menées depuis. L'auteur laisse
parler son coeur, ses émotions, loin de style ampoulé du reste du
livre. Adieu l'emphase des mots et bonjour les mots simples et
spontanés. Il imagine la réaction de Barbara devant tout ce bruissement
posthume. Barbara ne se souciait guère de sa postérité matérielle,
mais lui importait la trace immatérielle laissée dans les coeurs et
les mémoires. L'auteur résume son propos par : "Il faut savoir
oublier les objets de Barbara qui se sont évanouis avec elle. C'est
avec ses chansons qu'elle vit en nous." Certes mais c'est aussi par
ses leçons de vie, son éthique qu'elle vit en moi, en nous. |