Les enfants de Novembre

Les élections législatives du 16 mars 1986 permettent à la droite de revenir au pouvoir. Pour la première fois une situation inédite en france naît : La cohabitation. François Mitterrand constate cette victoire et le 30 mars nomme Jacques Chirac au poste de premier ministre. Jacques Chirac alors constitue alors un gouvernement de droite dure, libérale pour contraster avec le "merdier" socialiste. Aussitôt les ministres se mettent au travail pour réformer.
Un secrétaire d'état zélé, jusque là inconnu, va mettre le feu aux poudres. Alain Devaquet avec l'accord du premier ministre pond une réforme de l'enseignement supérieur. Les étudiants parisiens rejettent en bloc cette réforme. Les étudiants de province vont suivre. Tous les étudiants de france descendent dans la rue : Devaquet ta réforme, ta réforme tu sais où est ce qu'on se la met.... chantent ils dans les rues. Le mouvement de protestation prend de l'ampleur. Le ton monte. Le ministre soutenu par le premier d'entre eux tient à faire passer cette réforme. Les lycéens vont rejoindre le mouvement et descendre dans la rue. Des manifestations de grande ampleur ont lieu à Paris les 23 et 27 novembre. Des coordinations étudiantes naissent. Le conseil de ministres reste sourd. Mais dans la soirée du 5 décembre un incident lors d'une manifestation parisienne vient changer la tournure des événements. Malik Oussékine meurt. Une équipe d'intervention motorisée créée par le bon monsieur Pasqua pour endiguer les mouvements étudiants poursuit le jeune homme. Les brigadiers le roue de coups, le tabasse sauvagement dans le hall d'un immeuble rue Monsieur le prince. L'étudiant meurt des suites des coups reçus. La colère et la tristesse s'emparent des manifestants. Aussitôt le chargé de la sécurité au gouvernement Robert Pendraud "couvre" les force de "l'ordre". Charles Pasqua déclarera : Moi si j'avais un fils dialysé je ne le laisserais pas faire l'imbécile le soir dans les rues.
Quelle générosité... quelle finesse.... Le gouvernement est bien embarrassé, il est montré du doigt, considéré seul coupable d'une telle barbarie. Alain Devaquet démissionne, la réforme est abandonnée.

Barbara en téléspectatrice attentive découvre les événements.
"Regarde les venir les enfants de Novembre". Elle comprend que la colère des jeunes n'est pas seulement liée à la réforme de l'enseignement supérieur. Elle sent ce mal être qui encercle les jeunes. Elle sait les problèmes qui se dressent contre la jeunesse : chômage, sida, intolérance, sentiment d'exclusion. "Ils sont venus nous dire d'aimer nos différences". Ces vagues d'étudiants portés par un même élan défilant dans les rue la ravissent. Mais brusquement la barbarie d'un état dogmatique va jeter un voile noir sur l'effervescence de la jeunesse.  "Ils sont venus pour un tombé sous la violence", "Ils sont venus nous dire de taire nos violences".


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