Spectacle à Utrecht le 4 février 1980 |
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Courant 1980 Barbara ne chantera pas sur les scènes françaises, pas de tournée en France. Seuls les néerlandais pourront voir et écouter Barbara sur scène. Lundi 4 février 1980 Barbara accompagnée de Roland Romanelli chante au Muziekcentrum Vredenburg de Utrecht aux Pays Bas. En guise de programme les ouvreuses distribuent une feuille aux spectateurs reprenant les textes de Toi et Le soleil noir. Bob Peters Jr produit la soirée. Après le spectacle Barbara signera des autographes. D'après les deux critiques de journaux locaux il semble que quelques problèmes techniques perturbèrent la soirée. Ces deux critiques de la presse locale permettent de revivre cette soirée chacun à leur façon. En octobre 1980 Barbara reviendra aux Pays Bas pour une tournée de 14 dates. |
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N. R. C. Handelsblad du 5 février 1980 |
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Récital impressionnant de Barbara à Utrecht UTRECHT, le 5 Février. Manque de
place pour les jambes est un des rares défauts du Muziekcentrum
Vredenburg. Mais cela n'aura pas gêné les visiteurs d'hier soir. Le récital
de Barbara était impressionnant, au point que chacun restait cloué sur
son fauteuil pour ne rien manquer. L’entente de la chanteuse quinquagénaire
et de son accompagnateur habituel Roland Romanelli atteignait presque le
niveau de l'enregistrement en public de son dernier double album. Ayant entendu pendant deux heures
Barbara interpréter ses propres chansons, chansons qui intriguent
tellement, on a du mal à s'imaginer qu'au début de sa carrière on ne
la connaissait que comme interprète de l'oeuvre de Brassens et de Brel.
Parce que son point fort est justement cette combinaison de
textes autobiographiques, de cette musique singulière, et son interprétation
intense. Comme d'habitude, elle restait assise devant son piano la
plupart du temps. A la regarder jouer, à l'entendre chanter ses
chansons avec cette voix si marquante, si haute, on dirait qu'elle ne
fait qu'un avec son instrument. Dès qu'elle quitte son piano –
ce qu'elle fait aussi peu que possible – elle semble un peu moins sûre
d'elle-même: alors ses gestes manquent de spontanéité, et son
attitude semble un peu exagérée, mais ça n'a aucune importance: malgré
ses gestes (comme le bras allongé vers la fin d'une chanson) elle est
tout à fait elle-même. D'ailleurs on sait qu'une myopie la gêne, et
qui explique qu'elle semble être un peu moins à l'aise debout: aussi
elle faillit trébucher pendant la chanson 'Ma
plus belle histoire d’amour'.
SUPERBE A
part des chansons classiques comme 'Pierre' et 'Nantes' elle interprétait également quelques chansons plus récentes, dont la
plus belle était bien 'Marienbad'. Surtout la musique instrumentale était superbe ici. Il
faut savoir que Romanelli jouait (parfois en même temps) de l'orgue, du
piano électrique, de l'accordéon, et maniait le synthétiseur. Le succès
qu'eut Barbara à Utrecht est sans doute dû à lui en bonne partie. Mais les applaudissements et les
ovations du public de 1600 personnes valaient évidemment la grande
vedette de la chanson française. Le public ne la laissait partir qu'après
quatre extras. "C'est un théâtre fantastique!"
s'exclamait Barbara, enthousiaste, avant de quitter définitivement la
salle. Or cette phrase n'aura pas déplu aux gens qui, depuis deux ans,
font tout pour mettre en place cette série de récitals de la chanson
française. |
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Utrechts Nieuwsblad du 5 février 1980 |
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Barbara victime de sonorisation défectueuse UTRECHT.
Pour ceux qui aiment la chanson française, l'oeuvre de Barbara
reste quelque chose de spécial. Aussi ai-je passé un bon moment
dimanche soir, ayant écouté des disques d'elle pendant des heures. En
fait, c'était là un passe-temps bien plus agréable que d'assister à
son concert hier soir au Muziekcentrum, - à part bien sûr de voir
Barbara de près. C'est triste, ça devient monotone,
et ça n'a plus aucun sens de se plaindre à nouveau, à chaque concert
au Muziekcentrum, de l'installation technique, mais tous ceux qui ont
assisté au concert seront d'accord que c'est inévitable. Juger Barbara
d'après ce concert, c'est comme donner son avis sur un 33 tours qu'on
vient d'écouter par téléphone. Déjà aux premiers mots de 'Chapeau
bas' il devint clair que ce concert allait répondre à notre
attente. Pendant la première partie du récital on n'entendait qu'un
bruit diffus, à travers lequel la voix de Barbara n'arrivait pas jusqu'à
nous, sauf pendant l'avant-dernière chanson, 'Marienbad',
dont la belle mélodie, dans laquelle la hauteur des tons ne varie pas
trop, restait à la portée de l'installation technique: ici nous
n'entendions pas cette résonance métallique, causée par les éclats
de voix de Barbara. Après la pause le son s'améliorait
considérablement, - mais ça venait peut-être plutôt du fait que
j'avais changé de place, cherchant l'endroit le moins pénible dans
cette salle où chacun semble entendre autre chose. C'est là qu'il s'avérait
que le jeu compliqué de touches et d'accordéon de Roland Romanelli
s'entendait très bien, mais que le piano de Barbara était trop
assourdi, ce qui donnait ce son quelque peu métallique. Le niveau variait quand même: ' Les chansons à tons bas, chantés
fort, parvenaient le mieux, comme par exemple 'Mon
Enfance',
mais l'installation technique continuait à manquer les tons élevés
de, par exemple, 'A
peine'. En
revanche la chanson véhémente 'Mourir
pour mourir' et aussi 'Nantes'
(quand Barbara avait été bissée) étaient des réussites, mais on
n'arrivait à les faire parvenir qu'en baissant le volume total, ce qui
justement enlevait toute la force et l'émotion que Barbara y mettait. Ce n'était aussi que vers la fin
du récital que le public pouvait savourer le jeu d'accordéon de
Romanelli avec le piano de Barbara. De l'éclairage (une lumière fade
'disco') il vaut mieux ne rien dire, parce que, au moins je l'espère,
ces techniciens français ne retourneront plus ici. A ce qu'on peut supputer, Barbara
était 'en forme' ce soir, mais malheureusement le public n'a pu l'apprécier
que pendant quelques rares instants. HENNY
VAN SCHAIK |
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Un grand merci à Don pour son aide précieuse, pour sa documentation et ses traductions. |
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